En Algérie, la période d’intérim prendra fin début juillet. Le Conseil constitutionnel laisse entendre que Abdelkader Bensalah, le président par intérim, pourrait être maintenu à son poste. Il serait chargé de la bonne organisation du processus électoral jusqu’à la prestation de serment du prochain président. Le pays entre, par conséquent, dans une période d’incertitude.
Comme la Constitution ne donne aucun cadre pour la période à venir, les autorités et l’armée vont devoir faire des choix sur la manière dont le pays va être géré et sur les négociations qu’il faudra tenir.
D’abord, sur la gestion. Les manifestants réclament le départ du président par intérim ainsi que celui du Premier ministre jugés trop proches de l’ancien système. Cependant, cela semble, pour l’instant, hors de question pour les autorités. Certaines personnalités ont aussi proposé d’organiser une présidence collégiale, sans trop d’écho pour le moment.
Ensuite, sur les négociations. Le chef d’état-major avait appelé au dialogue la semaine dernière. La question est de savoir avec qui il acceptera de dialoguer. Huit partis d’opposition ont estimé, ce lundi 3 juin, que le dialogue n’était possible que si les représentants de l’ancien système s’en allaient. Des organisations de la société civile travaillent, depuis des semaines, sur des propositions sans être pour autant associées à des discussions.
Enfin, la plus grande inconnue, c’est la réaction de la rue. Impossible de savoir pour le moment si les manifestants accepteront d’être représentés par des personnalités, dans le cadre de négociations avec les autorités.
On ne peut pas élire un président dans le cadre de la Constitution actuelle. Par conséquent, cette proposition du pouvoir, telle qu’elle est à l’heure actuelle, permet de recycler le pouvoir alors que le peuple algérien ne veut pas rater cette opportunité historique d’aller vers un système démocratique, un État de droit, un État des libertés, un État de justice sociale.