Au Sénégal, Aliou Sall contre-attaque et annonce une plainte contre la BBC.Ce lundi 3 juin, dans un long documentaire, la chaîne publique britannique a soupçonné le frère du président Macky Sall d’avoir touché un pot-de-vin. En 2012, Aliou Sall était salarié de l’homme d’affaires, Franck Timis, qui a obtenu, la même année, deux concessions de gaz et de pétrole au large du Sénégal. La BBC évoque une demande de virement de 250 000 dollars de Franck Timis sur le compte d’une société, Agitrans, dirigée par Aliou Sall. Des accusations démenties lors d’une conférence de presse, ce lundi, par Aliou Sall et ses avocats.
Devant une nuée de caméras, Aliou Sall, visiblement serein, a démonté pièce par pièce l’enquête de la BBC en dénonçant d’ailleurs un documentaire à charge et affirmé qu’il n’avait donc jamais touché les 250 000 dollars évoqués.
« Quand on vous dit « vous avez vu les documents », cela veut dire que vous avez vu un document attestant que j’ai reçu un transfert de 250 000 dollars. C’est faux. En dehors de ce transfert imaginaire de 250 000 dollars, on ne me reproche que d’être le frère du président de la République », a-t-il déclaré.
Les avocats d’Aliou Sall ont donc indiqué que deux plaintes seraient déposées pour diffamation, ainsi que l’a spécifié Maître Dieng. « Nous allons immédiatement et sans délai porter plainte contre la BBC. Au niveau international, c’est donc le cabinet de Londres qui va s’en charger, et au niveau local, le plus rapidement possible », a-t-il annoncé.
La BBC affirme dans son documentaire que Franck Timis, en revendant ses deux concessions de gaz et de pétrole au groupe BP, a obtenu 250 millions de dollars et qu’il toucherait près de 10 milliards de dollars sur les quarante prochaines années. Des chiffres improbables pour Aliou Sall.
« Je ne vois pas comment une compagnie qui doit gagner, en trente ans, 7 milliards de dollars bruts, peut payer des royalties de 10 milliards de dollars. C’est tout à fait incongru », estime-t-il.
Les dossiers du gaz et du pétrole provoquent de vives tensions au sein de la classe politique. Le documentaire de la BBC devrait, une nouvelle fois, relancer les débats.