Au Bénin, ce sera la prison pour Modeste Toboula, l’ancien préfet du Littoral, qui n’est rien d’autre que l’ensemble du territoire de Cotonou, la capitale économique. Ainsi en a décidé la CRIET, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme qui a rendu son verdict lundi 3 juin dans le procès dit de « bradage d’un domaine d’utilité publique ». L’homme qui a servi et exécuté les réformes de Patrice Talon avec parfois beaucoup de zèle a été condamné à 12 mois de prison fermes et deux millions de FCFA d’amende. Gloire et chute d’un des hommes du système Talon.
C’est une affaire d’achat et de vente d’un domaine réservé à un projet touristique de l’État qui lui a d’abord coûté son prestigieux poste de préfet en février dernier et qui l’envoie aujourd’hui en prison.
L’ancien préfet devra purger une peine d’un an d’emprisonnement. Les juges de la très redoutée CRIET ont maintenu et retenu contre lui l’infraction « d’abus de fonction ». Et pourtant, tout au long du procès, Modeste Toboula a plaidé non coupable et dit avoir juste exécuté les instructions de sa tutelle.
À l’énoncé du verdict, il n’a montré aucun signe. Son avocat confiera plus tard à RFI que son client était très déçu. Me Anani Gustave Cassa éprouve le même sentiment, « la Cour a été très sévère, on a condamné mon client pour une infraction légalement non constituée », réagit l’avocat.
Sept personnes sont impliquées dans cette affaire. Il y a eu deux relaxes et cinq condamnations, mais c’est la peine de l’ancien préfet qui fait jaser.
Serviteur inlassable, celui que certains ont surnommé le « favori du roi » a conduit contre vents et marées l’impopulaire opération de déguerpissement dans la ville de Cotonou.
Au valeureux Modeste Toboula, lâché par son chef, il reste la possibilité d’un recours en cassation.