« Une tentative du Conseil militaire de disperser le « sit-in » par la force est en cours », a déclaré dans un communiqué, ce lundi 3 juin, l’Association des professionnels soudanais (SPA), acteur majeur de la contestation. Des coups de feu ont été entendus dans le centre de la capitale soudanaise. Il y a des morts.
Des rafales de kalachnikov ont été entendues dès 6 heures ce lundi matin, après le lever du soleil. Des patrouilles des forces de sécurité circulent en divers endroits de la ville, elles contrôlent les gens et parfois les frappent avec de grands bâtons. Il semble effectivement que les militaires tentent de démanteler le sit-in, le centre névralgique de la révolution dans le cœur de Khartoum.
Selon des témoins, il y aurait plusieurs victimes et beaucoup de blessés par balles, amenés dans les hôpitaux de campagne. Un comité de médecins a déclaré à l’AFP qu’il y aurait au moins cinq morts. On a vu aussi des tentes en feu, ces tentes que les manifestants ont installées sur le sit-in pour y vivre la nuit.
Scènes de chaos
Il y a beaucoup de scènes de chaos dans Khartoum. Cela fait plusieurs jours qu’on pressentait une telle attaque. Il y a eu plusieurs fusillades la semaine dernière, notamment dans le quartier de Nile Street, faisant au moins trois morts et des dizaines de blessés.
Les chefs du Conseil militaire avaient déclaré que le sit-in était devenu un danger pour le pays. Et les civils répondaient, eux, que les soldats cherchaient simplement une excuse pour démanteler le cœur de leur révolte. C’est peut-être ce qui est en train de se jouer ce matin.