Au Tchad, la police a tiré, samedi 1er juin, sur le cortège des militants du parti politique Les transformateurs, mouvement créé il y a un an alors que le pays s’apprêtait à passer à la IVe République. Depuis, la demande de reconnaissance en tant que parti politique traîne en longueur. Samedi, alors que le parti voulait organiser une conférence pour expliquer ses difficultés, la réunion a été interdite et la police a fini par ouvrir le feu.
Samedi matin, l’entrée de la Maison de la femme était barricadée par la police. À leur arrivée, les leaders des Transformateurs réalisent que la police avait décidé de les empêcher de tenir leur réunion.
Face à l’affluence des militants, les policiers chargent leurs canons à lacrymogène mais ils se raviseront en voyant arriver des représentants des pays occidentaux.
Masra Succès, leader du mouvement lit une déclaration qui indique qu’après avoir respecté la procédure, le mouvement des Transformateurs se considère désormais comme un parti politique pour combattre la somme d’injustices que subissent les Tchadiens.
Le leader politique et ses partisans quittent la Maison de la femme pour une parade en ville, histoire de signaler à la population qu’un nouveau parti est né. Mais arrivés au rond-point qui borde l’entrée du pont à double voie de la capitale, un groupement de la police, pré positionné, tire sur le cortège.
Le président des Transformateurs, touché à la tempe, s’évanouit pendant quelques minutes avant de se réveiller. Plusieurs autres personnes ont été blessées par des tirs de grenades lacrymogènes.