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Burundi: séance de «moralisation» de Nkurunziza à ses alliés et opposants

Il s’agit d’une première au Burundi, le président Pierre Nkurunziza a rencontré, pour la première fois depuis 14 ans qu’il est à la tête de l’État burundais, l’ensemble de la classe politique burundaise. Une rencontre à verser dans le cadre de moralisation de la société qu’il a lancé depuis trois ans et qui s’adresse à toutes les catégories de la population. Et toute la classe politique burundaise, alliés politiques ou les quelques rares opposants encore présents sur place confondus, tous ont eu droit au même traitement réservé au commun des citoyens burundais.

Tous les leaders politiques burundais présents à Gitega la nouvelle capitale politique du Burundi ont dû d’abord faire une haie d’honneur pour saluer Pierre Nkurunziza à son arrivée.

Ils se sont ensuite délestés de leurs téléphones, carnets de notes et autres stylos avant de rentrer dans la salle qui devait les accueillir. Des mesures destinées à préserver la confidentialité de cette séance de moralisation, explique le porte-parole présidentiel.

Puis pendant plus de deux heures, Pierre Nkurunziza a revisité à sa façon l’histoire du Burundi, depuis sa création au  17e siècle jusqu’à l’arrivée des « colons », responsables pratiquement de tous les maux actuels du pays selon lui.

Et au sortir de cette séance, seul son porte-parole a eu le droit de s’exprimer sur le sujet comme à chaque fois. Un politicien qui a participé à cet exercice regretté en aparté « l’attitude paternaliste du président Nkurunziza. Nous avons dû l’écouter pendant des heures, sans avoir le droit de réagir à ses propos ».

« Ce sont des accusations non fondées, a réagi le porte-parole présidentiel burundais, Jean-Claude Karerwa Ndenzako. Tous les participants doivent comprendre que le chef de l’Etat, en sa qualité de père de la nation, doit s’adresser à son peuple comme étant leur grand-frère (…). Ils doivent comprendre que c’est en tant que père de la nation. Le moment de prendre la parole pour les participants n’est pas encore venu. »

Tous les politiciens, à commencer par le principal opposant intérieur Agathon Rwasa n’auront droit à la parole que de la 3e et dernière séance de moralisation à leur intention, selon la présidence du Burundi.

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