Au Soudan, une fusillade a éclaté près d’un pont enjambant le Nil. Une source médicale parle d’au moins un mort et huit blessés. C’est le second débordement en deux jours impliquant l’armée après une altercation mercredi et la mort d’une femme, tuée par une balle perdue.
L’ambiance est tendue sous le pont du Nil Bleu. Des dizaines de manifestants s’agitent après la fusillade perpétrée par les RPF, une milice contrôlée par la junte au pouvoir.
« Des agitateurs sont arrivés et ont bloqué la route, raconte Mohamed Tidjani, 18 ans. On a tenté d’enlever leurs barricades. Les RPF sont arrivées. Les mêmes personnes ont commencé à les insulter et à leur jeter des pierres. Les soldats ont donné des coups de bâtons puis ils ont tiré. J’ai dû me cacher sous une voiture. »
Souvent fréquenté par des drogués et des alcooliques, le quartier est baptisé Colombie. Mais pour Youssef Amza Ibrahim, les agitateurs étaient d’un autre genre : « Ils ont abîmé des voitures, arraché des téléphones et frappé des gens. L’un d’eux m’a giflé. Les manifestants ordinaires n’agissent pas comme ça. Eux c’étaient des gens payés et envoyés par le régime. On voyait les mêmes méthodes sous Omar el-Bechir. La junte fait ça pour discréditer la révolution. »
C’est le second épisode violent en deux jours. Alors que le dialogue entre civils et militaires s’éternise, Majid Ahmed lance un appel. « Si ça continue on risque d’avoir bain de sang. Plus les négociations durent, plus on aura des incidents. Les deux camps doivent se dépêcher. Il faut boucler les négociations parce que là on attend pour rien », dit-il.
La dernière fois que les parties étaient proches d’un accord, une fusillade avait fait huit morts et entraîné la suspension des négociations.