Le président sortant l’emporte de 160 000 voix face à son principal rival Lazarus Chakwera. Un résultat proclamé lundi soir 27 mai avec deux jours de retard suite à des soupçons d’irrégularités.
Comme en 2014, Peter Mutharika l’a emporté d’une courte tête face à Lazarus Chakwera. Il y a cinq ans, 450 000 voix séparaient les deux hommes. Cette fois, le résultat est encore plus serré : le chef de l’État sortant devance son principal rival de trois points et d’à peine 160 000 voix. Il conserve donc son poste avec une simple majorité relative, car au Malawi l’élection présidentielle ne se joue que sur un seul tour.
Cette victoire est toutefois entachée de soupçons de fraude. Lazarus Chakwera avait déposé plainte en fin de semaine dernière pour dénoncer de multiples irrégularités dans 10 des 28 districts électoraux du pays comme l’utilisation de correcteur blanc sur des feuilles d’émargement.
Le vice-président sortant Saulos Chilima, arrivé troisième du scrutin, avait lui aussi pointé du doigt de sérieuses anomalies et demandé l’annulation complète du scrutin présidentiel.
Bilan contrasté
La Haute Cour de Lilongwe a finalement tranché lundi en autorisant la publication des résultats. À 78 ans, Peter Mutharika repart donc pour un nouveau mandat de cinq ans. Son objectif : permettre à son pays d’arriver, a-t-il dit, « au niveau de Singapour ou de la Malaisie ».
Son bilan à la tête du Malawi apparaît jusque-là pour le moins contrasté. S’il a favorisé le développement des infrastructures routières, sa présidence aura aussi été marquée par les pénuries de nourriture, les coupures d’électricité et surtout les scandales de corruption. Un comble pour un président qui avait fait de la lutte contre ce fléau une de ses priorités.
Les élections législatives se tenaient également le 21 mai dernier. Selon la Commission électorale, le parti du président sortant arriverait en tête devant la formation de Lazarus Chakwera, le Parti démocratique progressiste obtiendrait ainsi 62 des 193 sièges.