Dix ONG et syndicats camerounais et français assignent le groupe Bolloré devant la justice française. Ils veulent obtenir l’application d’un plan d’amélioration des conditions de vie des travailleurs et des populations des plantations d’huile de palme exploitées par le groupe et ses filiales au Cameroun. L’affaire remonte à 2013, sous la pression de Sherpa, Bolloré avait accepté de mettre en place sous l’égide de l’OCDE une série de mesure visant à combattre les pollutions inhérentes à l’exploitation des plantations, mais aussi à améliorer la vie des travailleurs. Le plan a connu un début d’application en 2014 avant d’être abandonné quelques mois plus tard.
Désormais, c’est le tribunal de grande instance de Nanterre qui devra déterminer si la promesse prise par le groupe Bolloré envers les populations du Cameroun et leurs ONG partenaires a valeur de contrat, et si ce contrat n’a pas été respecté.
L’affaire remonte à 2010 quand Sherpa et trois autres ONG saisissent un mécanisme de l’OCDE, l’Organisation de coopération et de développement économique, pour obtenir une médiation. Les ONG dénoncent l’impact social et environnemental de l’exploitation de l’huile de palme par des filiales du groupe Bolloré, Socapalm et Socfin, au Cameroun.
Sous l’égide du PCN, le Point de contact national de l’OCDE, Bolloré et les ONG négocient un plan d’action. Plan non contraignant qui prévoit des actions de dépollution, de protection des riverains, mais aussi d’amélioration des conditions de vie des travailleurs. Début 2014, ce plan connait un début d’application, mais tout s’arrête quelques mois plus tard, en novembre.
Selon l’avocat de Bolloré, maître Baratelli, le groupe Bolloré n’y est pour rien, la faute en revient à Socfin, dont Bolloré détient moins de 10% du capital. Mais pour Sherpa, Bolloré cherche à se défausser. Le groupe qui a su imposer à Socfin de négocier un plan d’action doit pouvoir la contraindre de l’appliquer.