En Mauritanie, le gouvernement a signé, samedi, un accord avec une société australienne, BCM International, pour l’exploitation d’un important gisement minier dans la cité de Fdérick, dans l’extrême nord du pays. Le gisement appartient à la Société nationale industrielle et minière, la SNIM, un des piliers de l’économie mauritanienne qui traverse, depuis quelques années, une grave crise financière née de la chute du prix du minerai de fer sur le marché mondial. Avec l’évolution positive de ce marché, les responsables de la société espèrent tirer grand profit de ce nouveau partenariat. Mais l’accord a été critiqué, ce dimanche, par l’un des candidats à la présidentielle.
L’accord prévoit la création d’une société mixte comprenant des opérateurs australiens et mauritaniens pour l’exploitation d’un gisement de 30 millions de tonnes de minerai de fer. La BCM australienne détiendra 80% du capital, les 20% restants reviennent à la SNIM.
Pour Mohamed Ould Maouloud, il s’agit d’un bradage d’une ressource nationale au moment où le prix du minerai de fer à la tonne a atteint 100 US dollars. La SNIM a les capacités techniques et humaines pour exploiter son gisement, selon le candidat de l’opposition à la présidentielle.
On donne « à un partenaire extérieur, qui ne connaît pas mieux qu’elle la technique d’exploitation, qui ne peut pas plus qu’elle obtenir le financement… 80 % de la société nouvelle, laquelle société va exploiter après le réseau de chemin de fer de la SNIM». Ce que je peux exploiter, je le donne à quelqu’un d’autre! s’indigne Mohamed Ould Maouloud. « Et je lui donne la majorité. Vous voyez donc que c’est absolument aberrant et qu’il y a, évidemment, quelque chose qui n’est pas du tout normal, dans cet accord-là ».
La position de l’opposant est rejetée par le gouvernement mauritanien. Les autorités mettent en avant l’amélioration attendue de la production minière et la création de plus de 700 nouveaux emplois grâce à ce partenariat.