Au Bénin, une nouvelle offre de médiation de l’Église catholique a été faite au cours d’une session plénière ordinaire de la conférence des évêques tenue du 21 au 23 mai 2019. L’épiscopat propose une « médiation impartiale », et plaide pour « le retour au bercail de tous les fils et filles du pays contraints à quitter le territoire national pour une raison ou pour une autre et la jouissance totale des libertés d’expression et de mouvement par tous les citoyens ». Comment cette nouvelle proposition de l’Église qui a joué un rôle essentiel au cours de la conférence nationale de février 1990 a été accueillie à Cotonou par la classe politique ?
C’est la seconde proposition en moins d’un mois. Comme une relance, les évêques disent « renouveler à l’endroit des acteurs politiques de tous bords, une offre de médiation impartiale en vue d’une vraie réconciliation ».
L’un des premiers à réagir est l’opposant Guy Mitope, membre du parti Restaurer l’espoir, une formation disqualifiée aussi pour les élections du 28 avril : « Nous ne sommes pas hostiles à cette médiation, sauf que les conditions ne sont pas réunies pour arriver à un dialogue productif et durable. Nous voulons constater d’abord la sincérité du chef de l’État et cela passe par la révocation de cette assemblée frauduleusement installée. »
Réplique de Gildas Agonkan, député de la majorité qui siège dans ce Parlement-là : « Quand il y a négociation, il y a toujours de la surenchère, mais qu’on arrête de dire que nous sommes illégitimes, nous avons été élus avec les textes de la République ».
Quant à Jean Michel Abimbola, président d’un des deux groupes parlementaires du camp Talon, il estime que l’épiscopat fait écho à la main tendue du chef de l’État. L’offre des évêques est parfaitement compatible et heureuse, ajoute monsieur Abimbola.
Parmi les réactions, il y a cet appel de Soumanou Toleba, président d’un parti d’opposition modérée : « Nous devons tout faire pour nous entendre, c’est capital ».