En Côte d’Ivoire, la saga d’une cargaison de 18 000 tonnes de riz suspect en provenance de Birmanie continue de défrayer la chronique, plus de deux mois après son arrivée dans le port d’Abidjan. Cette cargaison de riz – qui a d’abord transité par la Guinée, puis par le Togo – a été jugée impropre à la consommation par les autorités ivoiriennes, qui l’ont mise sous scellé et ont ordonné sa destruction. Depuis, une bataille juridique est engagée entre le gouvernement ivoirien et OLAM, la multinationale à l’origine de cette importation.
L’affaire du « riz avarié » a créé un début de psychose en Côte d’Ivoire où le souvenir du Probo Koala et de sa cargaison toxique continue de hanter les esprits.
Avant d’arriver à Abidjan, la cargaison suspecte avait déjà fait escale en Guinée, où près de 4 000 tonnes de riz auraient été débarquées, avant que les autorités ne décident d’un renvoi au large, pour cause d’anomalies. Au Togo, sa destination suivante, le bateau est de nouveau interdit de décharger.
Le riz birman atteint finalement le port d’Abidjan à la mi-mars. Le chargement est débarqué et le navire Ocean Princess a déjà repris le large quand la Fédération des associations de consommateurs actifs de Côte d’Ivoire (Facaci) – alertée par ses homologues togolais – intervient pour demander une réunion d’urgence et une expertise.
Après analyse en laboratoire, le gouvernement ivoirien ordonne début avril la saisie et la mise sous scellé des 18 000 tonnes de riz, jugé « impropre à la consommation ». À ce jour, plus de 11 000 tonnes ont été détruites sur le site du Centre de valorisation et d’enfouissement technique de Kossihouen.
Des zones d’ombre subsistent pourtant dans cette affaire, qui vient de connaître un nouveau rebondissement : le tribunal de commerce d’Abidjan a en effet ordonné la suspension de l’opération de destruction du riz et autorisé une contre-expertise, suite à une saisine de OLAM, la société exportatrice.
Le gouvernement ivoirien a annoncé mercredi dernier qu’il va faire appel de cette décision. De son côté, Alain Tahi, le président de la Facaci, regrette que les résultats des analyses réalisées jusqu’à présent n’aient pas été rendus publics. La Facaci dit faire « confiance à la justice » pour faire toute la lumière sur cette affaire, afin de « rassurer totalement les consommateurs » ivoiriens.
En revanche, aucune communication de la part d’OLAM, toujours sous le coup d’une interdiction d’importer du riz en Côte d’Ivoire pendant un an suite à cette affaire.
Plus de 11 000 tonnes de riz avaient déjà été détruites mi-mai, avant que la justice n’ordonne la suspension des opérations pour permettre une contre-expertise.