Au Soudan, le pays attendait fébrilement un accord final ce lundi soir entre le Conseil militaire et l’opposition civile. Un accord sur la transition et l’après-Omar el-Béchir, le président destitué il y a plus d’un mois. Mais finalement, c’est un échec puisque les négociations se sont achevées dans la nuit sans compromis.
Ce lundi soir, les discussions auront duré moins de trois heures et les deux parties se sont séparées sans qu’un accord ne soit trouvé. Ce qui bloque depuis dimanche, c’est le conseil souverain qui va gérer le pays jusqu’aux élections.
Les deux parties s’opposent sur sa composition et sa présidence. Les militaires et l’opposition veulent chacun détenir la majorité des sièges, dont sa direction. Pour les leaders de la contestation, c’est-à-dire les partis politiques et l’Association des professionnels soudanais, qui est le fer-de-lance de la contestation, il n’est pas question d’avoir un militaire à la tête de ce conseil. Les manifestants qui sont dans la rue depuis des mois ne l’accepteront pas. Même absence de compromis du côté des militaires.
Éviter la confrontation
Chaque camp campe donc sur ses positions. Les discussions sont interrompues et n’y a pas de date pour une éventuelle reprise. Mais dans un communiqué commun, les deux camps ont annoncé qu’ils souhaitaient tout de même poursuivre le dialogue.
Selon un porte-parole de l’Association des professionnelles soudanais, les protagonistes se sont néanmoins mis d’accord sur un comité technique. Quatre ou cinq personnes qui seraient chargées de discuter des solutions possibles, loin de la pression de la rue et des médias. Pour ce porte-parole, cela peut aboutir à des solutions intermédiaires. Par exemple, les militaires auraient la majorité des sièges et les civils prendraient la présidence.
En attendant, l’Association compte organiser une grève générale. Aucune date n’a encore été fixée pour l’instant. En tout cas selon l’APS, il y a une volonté de part et d’autre de trouver une solution et d’éviter une confrontation.