Le Mali fait partie des dix premiers pays au monde où les conflits causent le plus de tort aux enfants. C’est la conclusion qui ressort de la campagne « Non à la guerre contre les enfants » qui a débuté jeudi et s’est poursuivie vendredi 17 mai avec notamment un lâcher de colombes à Bamako. À l’occasion du lancement de cette campagne, la branche malienne de l’ONG « Save The children » a invité des enfants victimes du conflit malien.
Sur scène, de jeunes Maliennes et Maliens – poètes en herbe – donnent le top de départ de la campagne « Stop à la guerre contre les enfants ». Dans la salle, Fatna qui, en 2012, lors du déclenchement de la crise dans le nord du Mali, vivait à Kidal. Pour elle, la guerre lui a volé une partie de son enfance.
« Cela n’a pas du tout été facile pour moi, psychologiquement, parce qu’il y avait des couvre-feux tout le temps, des tirs partout, des exécutions partout… Les enfants étaient parmi les hommes armés. Toutes les trente minutes, un parent décédé, un parent tué… », se remémore-t-elle.
Saleck Ould Dah est chargé du plaidoyer au sein de l’ONG Save The children Mali qui initie localement cette vaste campagne de sensibilisation.
« Le Mali fait partie des dix pays où les conflits sont les plus intenses sur les enfants. Il y a des recrutements d’enfants, des meurtres d’enfants, des violences sexuelles, des attaques sur les écoles… Et surtout le déni d’accès à l’assistance humanitaire pour ces enfants », dénonce-t-il.
Au Mali, du fait de la crise sécuritaire, 954 écoles sont fermées sur le territoire national, ce qui oblige plus de 200 000 enfants à rester à la maison. Certains sont enrôlés dans les groupes armés.