Il n’y a plus de barrages improvisés à Khartoum, au Soudan, en marge du sit-in qui occupe la place devant le quartier général de l’armée. Ils ont été levés dans le calme et la situation se normalise après la tension du début de semaine. Les pourparlers entre civils et militaires sont toujours suspendus, mais aujourd’hui l’opposition s’efforce de réunir les conditions pour une reprise rapide des discussions.
Le mot d’ordre qui circule au sein de l’opposition politique, c’est de n’offrir aucun prétexte aux militaires pour faire échouer ou même retarder la reprise des négociations. C’est ce qu’a affirmé, à RFI, ce matin un responsable de l’Association des professionnels soudanais, cette alliance de la société civile qui est un membre éminent de la coalition d’opposition.
Tous les efforts sont donc mis sur la normalisation de la situation dans Khartoum. Une carte du périmètre précis de l’occupation des rues autour du quartier général de l’armée a été distribuée aux entrées du grand sit-in qui est le cœur de la mobilisation populaire depuis bientôt deux mois. Des responsables de l’opposition font le tour des carrefours pour veiller à ce que tout se passe bien. Un incident a eu lieu ce matin, mais rien de grave, a tempéré cette source.
Reprise des discussions prévue samedi
Ce qui rassure les responsables de l’opposition, c’est le fait que le premier accord sur les futures institutions, annoncé mardi, a été bien accueilli par la rue. La preuve : les barricades improvisées, qui avaient cristallisé la tension en début de semaine, ont été démantelées très rapidement. Et mieux encore, les manifestants sont aujourd’hui engagés dans de vastes opérations de nettoyage et de décoration des rues, alors qu’aujourd’hui vendredi c’est jour de prière au Soudan.
Côté politique, il y a aussi eu des avancées. Les ambassadeurs européens et américain, mais aussi l’Union africaine profitent de ce moment de calme pour consulter. Les questions les plus simples ont d’ores et déjà été tranchées. Reste maintenant le plus dur : toujours ce fameux Conseil souverain qui sera amené à piloter la transition. Sa composition et ses pouvoirs n’ont toujours pas été discutés. Ce sera le sujet à l’ordre du jour des pourparlers. Des pourparlers qui devraient reprendre théoriquement demain, samedi, dans la soirée.