En Côte d’Ivoire, la ville de Béoumi, proche de Bouaké, a été le théâtre ces derniers jours de violents affrontements, suite à un accrochage entre deux chauffeurs, issus l’un de la communauté Baoulé, et l’autre de la communauté Malinké. Le calme est revenu ce vendredi matin, mais les violences qui ont débuté mercredi matin ont fait une dizaine de morts et près d’une centaine de blessés selon les autorités. Le médiateur de la République a lancé un appel « au calme et à la concertation » et dépêché une délégation sur place.
C’est une « banale altercation » entre un jeune chauffeur de taxi-moto et le conducteur d’un véhicule de transport en commun massa qui a mis le feu aux poudres mercredi matin à Béoumi. Selon le préfet de police du département, c’est la rumeur du décès du jeune chauffeur de taxi-moto, appartenant à la communauté Baoulé, qui est à l’origine des affrontements qui ont embrasé la ville ces deux derniers jours.
Les autorités affirment que la confrontation entre jeunes des communautés Baoulé et Malinké a fait au moins huit morts et près d’une centaine de blessées. Joint par téléphone, le préfet assure pourtant que « le jeune chauffeur de taxi-moto va bien » et qu’il est actuellement « pris en charge par le CHU de Bouaké ».
Bilan matériel lourd
De son côté, le maire de la ville, Jean-Marc Kouassi, dresse un bilan matériel très lourd : marché, magasins et boutiques ont été détruits. Même s’il évoque « des petites tensions » depuis les élections municipales, l’élu se dit « extrêmement surpris » par l’ampleur de la violence, et la rapidité de sa propagation.
Selon les autorités, 300 militaires vont être déployés dans le département pour s’assurer notamment que les populations Baoulé des villages alentours ne cherchent pas à rejoindre Béoumi, où la communauté Malinké est dominante. La préfecture a décrété un couvre-feu de 21h à 6h du matin, et ce jusqu’à lundi dans la ville. Des rencontres avec les chefs religieux et les chefs de villages sont prévues, pour inciter « au dialogue » et à « la cohésion sociale ».
Le ministre de la Communication et des medias, Sidi Touré, lui même originaire de Béoumi, s’est rendu sur place dès mercredi pour tenter d’apaiser les esprits.