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Soudan: retour au calme à Khartoum malgré la suspension des pourparlers

Au Soudan, les négociations sur la transition ont été suspendues mercredi 15 mai après un nouvel accrochage qui a fait 8 blessés dans les rues de Khartoum. Les discussions avaient pourtant bien avancé avec les représentants du mouvement de contestation sur les futures institutions de l’après Béchir, sur la durée de cette transition. Les deux parties se dirigeaient vers un accord final jusqu’à cette annonce de suspension. Mais la situation pourrait se débloquer rapidement.

La situation pourrait se débloquer rapidement au Soudan entre les militaires et les contestataires, a confié à RFI une source qui participe à ces discussions. Les civils ont fait des promesses pour que la situation se normalise ce jeudi et les militaires ont fait preuve de coopération. La fameuse commission d’enquête chargée de déterminer qui est responsable des violences de ces derniers jours est au travail, assure-t-on encore.

Pour autant, la suspension des pourparlers pour 72 heures, annoncée mercredi soir par le chef du Conseil militaire de transition lui-même, le général Burhan, a suscité de d’inquiétude. L’objectif des militaires est de « préparer le terrain » à la conclusion sereine d’un accord, en exigeant des manifestants qu’ils démantèlent les barrages érigés en ville, et que les « provocations » contre les soldats s’arrêtent. Il a dit vouloir contenir la mobilisation populaire dans le périmètre du sit-in qui occupe depuis un mois et demi la place devant le quartier général de l’armée.

Les barricades démantelées

De son côté, la coalition de l’opposition a fait savoir qu’elle « regrettait » la décision des militaires. Elle a même ajouté que c’est précisément la conclusion d’un accord final qui aurait permis de ramener l’ordre dans les rues de la capitale. Cela dit, à l’heure actuelle, les barrages sont effectivement en train d’être démantelés pacifiquement, nous indiquent des témoins. La circulation dans Khartoum est revenue à la normale à la mi-journée.

Manifestement, les négociations butent toujours sur la composition, la répartition des pouvoirs et les prérogatives du « Conseil souverain » qui sera chargé de piloter la transition de trois ans avant des élections générales. Ce sujet, qui était à l’ordre du jour hier, n’a pas encore été discuté. C’est cela qu’il faudra mettre noir sur blanc avant de pouvoir parler d’un véritable accord final. Pour l’heure, civils et militaires sont toujours sur la même position : les deux camps veulent s’assurer la maîtrise de ce Conseil suprême, alors que la forme et les pouvoirs du futur gouvernement et du futur parlement sont d’ores et déjà connus.

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