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Soudan: après les violences, les manifestants décidés à bloquer Khartoum

L’armée soudanaise a annoncé tard ce mardi soir être arrivée à un accord avec les représentants des manifestants sur une période de transition politique de trois ans et indiqué que la composition du Conseil souverain serait décidée sous 24 heures. La nuit de mardi à mercredi a été calme sur Khartoum après les violences de lundi soir. Bilan : six morts, cinq manifestants et un officier de l’armée. Et des dizaines de blessés. Des violences attribuées à des milices proches du président déchu, Omar el-Béchir, et qui ne souhaitent pas que le processus politique aboutisse. Les manifestants ont renforcé les barricades qui séparent le sit-in, établi depuis le 7 avril face au quartier général de l’armée, et en ont improvisé d’autres, étendant encore un peu plus leur zone. Ils projettent de l’étendre encore dans les jours qui viennent et surtout de bloquer toute la ville, ce qu’ils ont commencé à faire mardi, en réponse aux violences de la veille.

La tension dans les rues de Khartoum est montée d’un cran alors même que civils et militaires ont lancé, depuis lundi, de nouvelles discussions sur la mise en place d’un conseil souverain pour remplacer l’actuel conseil militaire. Objectif : mettre en place un futur gouvernement de transition pour en finir avec la crise politique actuelle. Les manifestants ont décidé de bloquer la ville, en réponse aux attaques de milices proches du président déchu, Omar el-Béchir, qui ont déjà fait de nombreux morts et blessés.

Sur le pont principal qui relie le sud et le nord de la capitale, plus aucun véhicule ne passe. Mohamed, la quarantaine, est furieux : « Depuis mardi 9h, on a commencé à fermer trois des avenues principales de la capitale. On va venger nos morts, mais surtout, on va continuer à manifester pacifiquement ».

Naba, coiffée d’un long voile noir qui laisse à peine deviner ses yeux, appelle à continuer le mouvement lancé depuis décembre dernier : « On est prêts à donner nos âmes pour la cause. On ira jusqu’au bout ».

Les responsables civils ont de leur côté appelé au calme pour ne pas laisser les violences s’installer dans le pays : le mouvement révolutionnaire doit tenir. À tout prix.

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