Au Sénégal, le président Macky Sall a promulgué mardi matin 14 mai la loi supprimant le poste de Premier ministre. Le texte, dénoncé par l’opposition, modifie la Constitution du pays. Cette réforme a été largement adoptée par les députés à l’Assemblée nationale le 4 mai. Une promulgation intervenue juste avant le voyage du président à Paris pour prendre part à une réunion sur le terrorisme.
Une signature avant de prendre l’avion. Le texte promulgué par Macky Sall permet la suppression effective de la fonction de Mohammed Boun Abdallah Dionne. De Premier ministre il devient secrétaire général auprès de la présidence. Première conséquence, la primature et ses services ont officiellement disparu mardi : l’action de l’État est désormais animée directement par le président.
Macky Sall en prise directe avec son administration, pour « plus d’efficacité » dans l’application des politiques publiques. Durant la présentation du projet, c’est ce qu’a expliqué le pouvoir pour justifier cette réforme de la Constitution.
Pour une grande partie de l’opposition, avant de prendre une telle décision il aurait fallu consulter les citoyens. Pourquoi pas grâce à un référendum. L’opposition n’a pas pu peser lors des débats à l’Assemblée nationale. Résultat : le processus a pris seulement un mois et demi. Beaucoup ont dénoncé une réforme à marche forcée, qui n’avait pas été annoncée durant la campagne pour la présidentielle.
La suppression du poste de Premier ministre n’a pas entraîné de remaniement du gouvernement. La composition de l’équipe reste à l’identique, les ministres et les secrétaires d’État actuels sont tous reconduits à leur poste.