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Soudan: retour au calme après une nuit meurtrière

La situation était chaotique lundi soir à Khartoum. Après une journée tendue qui a vu la réouverture des pourparlers entre les militaires au pouvoir et l’opposition civile, et même l’annonce d’un premier accord, des hommes en armes ont ouvert le feu dans la soirée sur les manifestants rassemblés depuis plus d’un mois devant le quartier général de l’armée. On compte plusieurs morts et de nombreux blessés.

La situation est redevenue calme ce mardi. Elle avait brusquement basculé dans la confusion hier en début de soirée.

Autour de 21 heures, en marge du gigantesque campement qui est le cœur battant de la révolution soudanaise, des hommes en uniforme ont soudain ouvert le feu, mais on ignore sur qui précisément et pourquoi.

Sur les vidéos postées sur les réseaux sociaux, on entend crépiter des rafales d’armes légères, et des cris, des appels dans l’obscurité. On voit des gens courir pour se mettre à l’abri, transportant des corps en sang. Le bilan ce mardi est lourd : au moins six morts, dont un commandant de la police militaire, et soixante-dix blessés par balle.

Pour l’heure, rien n’est certain sur l’identité des tueurs. Plusieurs témoins sont formels : ils portaient l’uniforme beige et circulaient dans des pickups de l’omniprésente Force de soutien rapide, ce corps paramilitaire dirigé par le général Hemedti, le numéro 2 du Conseil militaire.

Ce matin, cette force dément catégoriquement son implication : elle accuse des infiltrés portant leur uniforme, et le Conseil militaire de son côté fait porter la responsabilité à des « forces inconnues » cherchant à saboter le processus de transition.

Poursuite des négociations

Dans ce contexte, les négociations ouvertes hier vont quand même continuer, comme l’a annoncé la coalition de l’opposition civile ce matin, qui appelle au courage et à l’unité. Les pourparlers vont reprendre, alors qu’ils n’ont jamais été aussi près du but. Lundi, un accord-cadre a été trouvé sur la structure et les prérogatives d’institutions de transition, amenées à remplacer la junte militaire au pouvoir.

Il s’agit d’un pouvoir à trois branches : un « conseil souverain » composé de civils et de militaires d’abord, puis un Parlement et un comité exécutif. Restent à déterminer aujourd’hui la composition précise de ces trois branches du futur pouvoir, mais aussi la durée de la transition devant mener à des élections générales.

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