Martin Fayulu se dit « déterminé » à poursuivre le combat pour « la vérité des urnes » en RDC. L’opposant qui conteste l’élection de Félix Tshisekedi l’a redit lundi 13 mai à Kinsangani où il a tenu un meeting, son premier hors de Kinshasa depuis son retour en RDC. Le choix de Kinsangani n’est pas anodin. C’est là que Martin Fayulu avait réuni la foule la plus nombreuse durant sa tournée des provinces pendant la campagne. Cette fois encore l’accueil a été chaleureux. Des partisans se sont mobilisés pour le soutenir tout au long de son parcours depuis l’aéroport jusqu’à la place de la poste où il s’est exprimé devant une foule nombreuse. L’opposant partageait le podium avec Ève Bazaïba du MLC (de Jean-Pierre Bemba) et d’Adolphe Muzito. Il a demandé aux Congolais de se mobiliser pour obtenir « le divorce » entre Félix Tshisekedi et l’ex-président Kabila.
« Mariage non désiré », « mariage incestueux », Martin Fayulu a eu des mots crus lundi à Kisangani pour évoquer l’accord de partage de pouvoir noué entre l’actuel chef de l’État et Joseph Kabila.
« Nous disons à notre frère Tshisekedi d’abandonner ce deal », a déclaré l’opposant qui promet d’organiser sous peu de nouvelles actions pour contraindre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila à « divorcer » et faire en sorte que l’ancien président parte « définitivement ».
Un discours combatif donc ; pas question de « faire marche arrière », a déclaré Martin Fayulu, qui ne renonce pas à réclamer « la vérité des urnes ». « Ce combat n’est pas dépassé, c’est le combat du peuple », a-t-il expliqué devant une foule qui réclamait en cœur l’utilisation de « l’arbitrage vidéo » sur les résultats de la présidentielle, comme cela arrive en cas de doute au cours d’un match de football.
Une posture qui tranche avec le discours tenu sur RFI la semaine dernière par Moise Katumbi, son allié au sein de la coalition Lamuka, pour qui il faut maintenant « aller de l’avant » et non plus revenir sur les résultats de la présidentielle.
Mais plutôt que de rebondir sur cette dissonance, Martin Fayulu a, lui, tenu un discours rassembleur et défendu l’unité de sa coalition au cours de son meeting. « J’ai entendu dire que Lamuka est morte. C’est faux », a-t-il lancé avant de demander à la foule d’applaudir un à un chacun des leaders de la coalition y compris à plusieurs reprises Moise Katumbi qui n’était pas représenté.