Au Gabon, il n’est pas bon de tomber malade en ce moment. Les hôpitaux du service public refusent de prendre en charge les malades assurés par la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale, l’assurance obligatoire dans le pays. La CNAMGS doit des factures énormes aux hôpitaux qui ne parviennent plus à fonctionner normalement d’où la colère des médecins.
Patrice Émery sort de l’hôpital général au chevet de sa belle-mère. Il est fâché de payer cash les frais d’hospitalisation alors que sa belle-mère est assurée par la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) : « Sortir de l’argent comme ça, ce n’est pas sérieux. Que le gouvernement essaie de trouver des solutions là-dessus, parce que ce n’est pas normal ! »
La situation dure depuis trois semaines et beaucoup de Gabonais en font les frais : « J’ai eu une fracture au pied. On me donne plus le traitement avec la CNAMGS », témoigne un usager. À ses côtés, un autre renchérit : « Il y a ma mère qui est malade, on ne peut pas nous recevoir. Je suis vraiment déçu de la CNAMGS. »
Nouvelle rencontre cette semaine
La semaine dernière, Denise Mekamne, ministre de la Santé, a réuni tous les acteurs de la santé sans trouver une solution immédiate : « Lorsque la CNAMGS dit qu’elle a payé les factures, l’hôpital dit qu’ils n’ont rien reçu. Donc c’est ce qui crée ce dysfonctionnement et c’est ce qui a créé justement la colère des partenaires sociaux. Et ça nous a amenés dans la situation actuelle. »
Si la CNAMGS ne paye pas sa dette auprès des hôpitaux, la situation peut encore durer, prévient Serghes Mikala Moundanga, du Syndicat national du personnel de santé (SYNAPS) : « Jusqu’à ce qu’on voit clair, nous avons tous décidé de ne rien faire concernant la CNAMGS. »
Une réunion cruciale est prévue cette semaine.