Une cinquantaine d’intellectuels pressent Patrice Talon d’invalider les résultats du dernier scrutin. Dans un « appel de la communauté scientifique », ces intellectuels béninois et étrangers demandent au président d’organiser de nouvelles législatives.
Dans leur lettre, ces professeurs, philosophes, anthropologues, historiens ou encore écrivains reviennent sur la richesse historique et culturel du Bénin et sur sa stabilité démocratique, avant de partager leurs inquiétudes suite aux derniers évènements.
« Il faut réagir avant que le pire ne se produise », estiment ces hommes et femmes de science et de culture. Ils s’adressent donc au chef de l’Etat « pour qu’il invalide courageusement les résultats de ces élections si fortement contestées » et demandent l’organisation d’un nouveau scrutin « sur des bases nouvelles ». Il s’agirait pour eux de garantir, cette fois-ci, « la participation effective de l’opposition à une compétition nationale ouverte et transparente ».
RFI a demandé au philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, professeur à l’université Columbia à New York, d’expliquer pourquoi il a signé cette lettre ouverte.
La première raison, c’est parce que je me sens citoyen ouest-africain. C’est la Cédéao, je considère que c’est chez moi. Donc s’il y a quelque chose que je peux faire devant une crise que je déplore comme celle-là, […] je le fais de bon cœur. La deuxième raison, c’est que le Bénin a été un modèle lorsque le processus de démocratisation a été lancé. Un Bénin autoritaire serait un retour en arrière insupportable.
Le président Talon devrait s’exprimer en fin de semaine après l’installation de la nouvelle Assemblée nationale.