A Madagascar, c’est un début de campagne monotone pour les élections législatives. Les Malgaches votent le 27 mai pour élire leurs représentants à l’Assemblée nationale. Depuis lundi 6 mai, la course pour obtenir un siège à la chambre basse a commencé mais elle suscite peu d’enthousiasme chez les électeurs.
Dans les rues de la capitale, une voiture équipée d’enceintes diffuse la chanson d’un parti d’opposition. Dans le quartier d’Antaninarenina, Vohangy lave la vaisselle des gargotes des environs.
« Je ne suis pas au courant de cette élection. Ça ne changera rien du tout pour moi. Je ne sais pas à quoi sert un député mais je suis inscrite sur la liste électorale donc je vais aller voter quand même », explique la jeune femme.
803 candidats sont en lice pour 151 sièges. Parmi eux, des dizaines de chanteurs et de célébrités locales qui avaient soutenu notamment Andry Rajoelina le président actuel et Marc Ravalomanana son concurrent pendant la campagne présidentielle.
Njaratiana, 23 ans est sceptique. « Il y a des nouvelles têtes, des artistes par exemple. Je ne veux pas dénigrer les artistes mais est-ce qu’ils sont capables d’occuper le poste de députés ? Je ne connais pas leurs compétences mais je n’ai vraiment pas beaucoup d’espoir », déplore-t-il.
Les électeurs se méfient des politiques
Après les scandales de corruption qui ont touché la dernière législature, le manque de confiance chez les électeurs est grand. « Ils nous ont négligé. On n’a rien vu de concret se réaliser. Ils ne sont pas tous mauvais. Mais beaucoup sont faciles à corrompre. Par exemple, au sein de la dernière Assemblée, c’était facile de les acheter pour voter une loi. Les députés aimaient trop l’argent ».
« J’ai quand même de l’espoir mais ce que je remarque c’est que pour cette élection-là, c’est vraiment calme. On n’en parle pas beaucoup et les gens ne sont pas enthousiastes parce qu’ils ont bien vu que les députés ne travaillent pas assez », analyse Clara, une vendeuse de coco.
Il y a 5 ans, ce manque d’enthousiasme pour l’élection législative était difficile à mesurer puisqu’elle s’était déroulée en même temps que la présidentielle. Les candidats ont jusqu’à 25 mai pour convaincre les électeurs.