Au Ghana, 81 indépendantistes ont été arrêtés mercredi 8 mai dans la ville de Ho, près de la frontière avec le Togo. Passés devant la justice ce jeudi, des charges ont été retenues à l’encontre de 10 militants, libérés sous caution. La police les accuse de faire partie du « Homeland Study Group Foundation », un mouvement qui rassemble les partisans d’une sécession des régions à l’est du Ghana et la restauration du « Togoland Occidental ».
C’est la deuxième vague d’arrestations au sein du groupe indépendantiste. Dimanche déjà, un communiqué de la police ghanéenne annonçait l’arrestation de 8 leaders présumés du « Homeland Study Group Foundation », pris sur le fait lors d’une réunion pour préparer la déclaration d’indépendance du « Togo Occidental ».
Parmi les preuves rassemblées par la police : un brouillon de Constitution, un hymne national et un emblème. Ils sont également accusés de vouloir former une milice. Les 81 personnes placées en détention mercredi seraient des militants de ce mouvement qui s’apprêtaient à manifester contre l’arrestation de leurs chefs.
Le groupe, créé en 1994, veut revenir aux frontières du Togoland britannique. Il s’agit de la partie ouest de l’ancien Togoland allemand, passée sous le contrôle des Anglais après la Première Guerre mondiale. La région a été intégrée au Ghana à la suite d’un référendum organisé il y a 63 ans jour pour jour, le 9 mai 1956. Si le vote pour l’intégration, majoritairement porté par le nord de la région, l’avait remporté, le sud, dont sont majoritairement issus les membres du Homeland Study Group Foundation, avait fait campagne pour l’indépendance.
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Mais si les dernières arrestations sont impressionnantes, ce groupe est le fait d’un petit nombre d’extrémistes qui ne reflètent pas les sentiments de la majorité de la population de la région, assure Franklin Oduro, directeur de recherche au Centre pour le développement démocratique à Accra.