Au Sénégal, les autorités ont lancé, ce jeudi 9 mai au matin, le dialogue politique. Après deux ans de tensions et trois mois après le rejet par l’opposition des résultats de l’élection présidentielle, la recherche du consensus va prendre du temps. Si la majorité se dit sereine, les grands partis d’opposition ont, pour le moment, rejeté la main tendue par Macky Sall.
Décrié par l’opposition au moment de l’élection présidentielle qu’il organisait, le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye est également en charge du dialogue politique. Pour les autorités, ce dialogue politique doit « évaluer la présidentielle », « discuter du fichier électoral » et d’un possible report des élections locales prévues en décembre prochain.
Pour Aly Ngouille Ndiaye, la politique de la chaise vide n’a pas de sens : « Nous pensons qu’il faut bannir la politique de la chaise vide. Car l’absent n’expose pas. Et celui qui n’expose pas ne peut en aucune manière convaincre. »
Réunis au sein d’un front, les quatre candidats de l’opposition de la dernière présidentielle, notamment Idrissa Seck et Ousmane Sonko se sont fait représenter par Matar Sourang. S’ils sont prêts à dialoguer, ils refusent que les débats soient supervisés par le ministre de l’Intérieur : « Nous proposons la mise en place d’une commission paritaire indépendante des formations politiques, dirigée par des personnalités indépendantes choisies d’un commun accord. »
Le Parti démocratique sénégalais n’a pas jugé judicieux de faire le déplacement ce jeudi matin. L’ex-président Abdoulaye Wade a indiqué par communiqué qu’il rejetait le dialogue politique tant que le procès de son fils, Karim, ne serait pas révisé, tant que Khalifa Sall ne serait pas libre.