Human Rights Watch dénonce un emploi « régulier » de la torture au Cameroun. Dans son dernier rapport, l’organisation de défense des droits de l’homme accuse les autorités d’avoir recours à la « détention au secret » au Centre de détention du secrétariat d’État à la défense (SED), à Yaoundé. L’ONG a eu connaissance de 26 cas de détention au secret et de disparitions forcées depuis janvier 2018. La plupart de ces cas concernent des hommes et des femmes suspectés d’être des séparatistes anglophones.
Une chose que je n’oublierai pas, c’est le témoignage de cette femme qui a été détenue au SED avec son bébé, un enfant d’à peine 18 mois, et qui a été gardée au secret au SED pendant environ six mois sans accès au monde extérieur, sans pouvoir appeler sa famille. Tout le monde pensait qu’elle était morte. Elle m’a raconté la torture qu’elle a observée sur d’autres détenus qui étaient gardés au SED avec elle. Du fait qu’il y avait des centaines de personnes, elle a parlé d’au moins 130 personnes, tous des anglophones, la majorité en tout cas anglophone, qui étaient au SED, qui étaient torturés et détenus là-bas.