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Élections en Afrique du Sud: à Marikana, le désamour pour l’ANC

En Afrique du Sud, ce mardi, c’est le dernier jour de campagne avant les élections législatives et provinciales prévues le 8 mai 2019. Les Sud-Africains vont devoir choisir leurs députés, qui voteront ensuite pour le chef de l’État. L’ANC, le parti au pouvoir, est largement en tête devant ses deux principaux concurrents, mais le mouvement est en perte de vitesse dans certaines régions du pays. C’est le cas notamment dans le bassin minier de Rustenburg, au nord de Johannesburg, et notamment à Marikana, où le parti de gauche radical de Julius Malema est largement en tête.

Devant la compagnie minière Lonmin pas une seule affiche de campagne de l’ANC, le parti au pouvoir. Ici, l’EFF (Economic Freedom Fighter, Combattants pour la liberté économique) de Julius Malema est en terrain conquis, d’ailleurs ses posters sont partout.

Tous les partis politiques sont venus faire campagne à Marikana, sauf l’ANC, affirme Stella Mosito, membre de l’EFF : « L’ANC n’est même pas venu faire campagne ici parce qu’ils savent qu’ils ne sont pas les bienvenus. Les mineurs sont encore en colère contre eux, parce qu’ils disent qu’ils ont tué leurs collègues en 2012. Les blessures sont encore présentes.  Et ils disent que Cyril Ramaphosa est un des responsables de cette tuerie. »

34 morts

En 2012, 34 mineurs étaient abattus par la police, lors d’une grève des travailleurs de Lonmin. L’un des principaux actionnaires de la compagnie n’était autre que Cyril Ramaphosa, l’actuel président.

Petros Bavuma était là le jour du massacre. Cet ancien mineur va voter EFF, il ne veut plus entendre parler de l’ANC : « L’ANC est finie. Je pense que le parti est mort en même temps que Nelson Mandela. Depuis qu’ils ont tué des mineurs ici, je ne veux plus rien avoir à faire avec eux. Quant à Cyril Ramaphosa, ce n’est qu’une marionnette. C’est lui qui a envoyé la police nous tirer dessus. »

Plus de six ans après le massacre, les mineurs blessés n’ont toujours pas reçu les compensations promises par l’État. Et une partie du township qui jouxte la compagnie minière n’a toujours ni eau courante ni électricité.

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