Le contexte est toujours tendu entre les communautés villageoises et la société d’extraction minière australienne Base Toliara, installée dans le sud-ouest de Madagascar. Dans un communiqué publié, ce lundi 6 mai, deux organisations de la société civile de défense des terres malgaches ont appelé à la libération de neuf villageois accusés d’avoir dégradé des installations de la société. Une partie de la population locale conteste avec vigueur ce projet minier.
« Répression et violations des droits des communautés sur leurs terres et leurs ressources naturelles », voilà comment deux organisations de la société civile – le CRAAD OI et le collectif TANY – qualifient les arrestations menées la semaine dernière.
Le bras de fer entre les communautés villageoises impactées par le projet et l’entreprise d’extraction minière dure depuis des mois.
La population, composée en majorité d’agriculteurs, d’éleveurs et de pêcheurs, dénonce les impacts néfastes de l’extraction d’ilménite sur la santé et l’environnement et par conséquent, sur leurs moyens de subsistance. D’autres refusent de céder leurs terres à l’entreprise.
C’est dans ce contexte tendu que, le 17 avril, ces derniers ont tenu une manifestation pour demander l’arrêt du projet minier. La manifestation a dégénéré. De petites maisons en bois ont été brûlées sur le site de la société, à Ranobe.
« Trente personnes ont été arrêtées le 2 mai, neuf sont encore détenues dans un lieu inconnu », signale la société civile. Contactée, la gendarmerie nationale indique que les neuf villageois sont en garde à vue dans la localité de Sakaraha, accusés « de destructions volontaires et barrage sur la route nationale ». Une enquête mixte menée par des gendarmes et des policiers est en cours.
« La seule personne qui revendique les actes de vandalisme à l’encontre du projet Base Toliara n’a pas été arrêtée, bien qu’on l’ait vu à l’œuvre », répond la société civile qui demande la libération immédiate des villageois, le respect de leur droit à une justice équitable et impartiale, l’arrêt de toute répression à l’égard des manifestants qui les soutiennent et la satisfaction de leur revendication.
Cinq communes de la région de Tuléar, dans le sud-ouest du pays, sont touchées par ce projet qui s’étend sur 2 500 hectares.
« La législation en vigueur dispose que les occupants ont des droits de propriété sur les terres qu’ils cultivent depuis plusieurs décennies dans le cas des communautés concernées par le projet Base Toliara, même s’ils n’ont pas de documents formels de propriété foncière », précise le communiqué de la société civile.
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