Des liaisons douteuses existent-elles entre les milices islamistes en Libye et l’organisation État islamique ? Cette question refait surface suite à l’attaque d’un centre de formation militaire des forces loyales au maréchal Khalifa Haftar samedi dernier à Sebha dans le sud du pays. Des chefs des milices et de responsables de l’est libyen ont revendiqué l’attaque, qui a été également revendiquée par l’État islamique.
Cette double revendication soulève plusieurs questions, car dès l’annonce de l’attaque qui a tué neuf personnes et permis l’évasion de 200 criminels, plusieurs officiels et chef de milices de l’Ouest libyen l’ont revendiquée et s’en sont félicités. Plusieurs responsables ont continué à s’en vanter, même après la revendication par l’organisation État islamique. Ils reprochaient au gouvernement Sarraj de l’avoir condamné.
Khaled al-Charif, un ancien d’al-Qaïda et responsable en 2014 au ministère de la Défense libyen, soutient que l’attaque avait pour but, de « répondre à l’offensive de Khalifa Haftar à Tripoli ». Il affirme que le gouvernement d’union nationale a décidé d’élargir ses opérations vers le Sud et vers l’Est libyen.
Hamed el-Khayali, le maire de Sebha, tout comme le gouvernement provisoire de l’Est, estime que « des éléments de l’organisation État islamique soutenus par des groupes criminels et des mercenaires tchadiens » sont derrière cette opération.
Un ancien d’al-Qaïda à la manœuvre
Selon une source militaire à Sebha, Hassan Moussa el-Tebbaui et Abdel Monem el-Hasnaoui, un ancien d’al-Qaïda, seraient derrière cette attaque. Ils sont à la tête de la milice « Bouclier du sud », fidèle au gouvernement d’union nationale. Ils étaient de toutes les guerres contre Khalifa Haftar.
Selon plusieurs analystes, cette nouvelle attaque prouve, une nouvelle fois, le lien étroit qui existe entre les milices fidèles à Fayez el-Sarraj et l’organisation État islamique. Des documents trouvés à Syrte en 2017 ont notamment prouvé que des milices terroristes comme les Brigades de défense de Benghazi ou autres sont payées par l’EI en Libye.