Site icon LE JOURNAL.AFRICA

RDC: les 100 jours de Tshisekedi, la crainte des promesses non tenues

Plus de trois mois après la prestation de serment du président Félix Tshisekedi, les Congolais s’impatientent de voir la concrétisation des promesses faites pour ses 100 jours à la tête du pays. À Bukavu par exemple, certains pensent que rien n’a été accompli jusque-là, d’autres craignent que les 100 jours de Tshisekedi ne soient un simple slogan.

Depuis l’annonce des projets à réaliser durant cette échéance, plusieurs Congolais, surtout ceux du Sud-Kivu, sont restés optimistes. Mais au fur et à mesure que les jours avancent, la déception semble gagner. C’est le cas de Timothée : « Jusque-là, je ne vois rien. Je ne vois rien vraiment. Qu’il puisse réaliser ce qu’il a dit ». Jérôme, 34 ans, a encore en tête l’expérience de la période après les élections de 2006 quand on lui parlait de cinq chantiers et de 2011 quand il s’est agi de la révolution de la modernité, mais rien de palpable. Il s’inquiète : « Je crains que les cent jours de Félix ne deviennent un slogan comme les cinq chantiers de Kabila. »

[Opération spéciale] RDC: les 100 jours de Félix Tshisekedi
05-05-2019

« Nous sommes confiants »

Depuis quelque temps, les autorités congolaises s’évertuent à lancer des travaux de réhabilitation des routes dans le cadre des cent jours de Tshisekedi. A Bukavu, d’autres habitants y croient, comme Mapendo : « Je pense qu’il y a des travaux que les autorités ont déjà lancés officiellement. Donc nous sommes confiants. »

Il y en a d’autres qui croient que le programme de 100 jours de Tshisekedi est un projet à long terme auquel le prochain gouvernement pourra se référer. C’est le cas de Bahati : « Tout ce qu’il a dit ne peut pas être réalisé en cent jours. Je pense qu’il faut au moins cinq ans. »

« C’est très lent »

A Kinshasa et alentours, des travaux ont bel et bien commencé… Avenue du commerce, commune de la Gombe : les travaux de construction d’une chaussée rigide de 1,46 kilomètre devraient durer 90 jours, selon le planning initial. Mais ce délai ne sera pas respecté.  Flore habite le quartier : « Les travaux avancent. Mais c’est très lent. »

Un peu plus loin, dans la commune de Kinshasa, l’avenue Luambo-Makiadi, qui relie plusieurs communes au marché central de la capitale, était devenue complètement impraticable sur un tronçon de plus de 3 kilomètres. Ici, les travaux de réhabilitation et de renforcement de la chaussée devraient durer 60 jours. Le délai ne sera pas respecté, mais ces travaux sont bien avancés.

Aimé est vendeur dans une petite boutique le long de la chaussée : « Quand il avait prononcé son discours de cent jours, les travaux avaient directement commencé ailleurs. Ici, ils ont débuté un tout petit peu en retard. Mais ça évolue rapidement. Très bientôt, les véhicules vont reprendre la route. Rien qu’à regarder, je remarque que ces travaux vont bientôt se terminer. »

« Le suivi, le suivi, le suivi... »

Enfin, Patrice habite à quelques encablures de l’avenue Kabinda. Ici, un tronçon d’environ 4 kilomètres doit être réhabilité : « C’est la lenteur, mais le travail se fait. Vraiment nous remercions le gouvernement, qu’ils continuent sur cette lancée-là. Mais le suivi, le suivi, le suivi ! »

La compilation des rapports des travaux réalisés pendant ces cent jours se fait et les sources de la présidence de la République annoncent une présentation du bilan global avant le 15 mai. À part la concrétisation de ces promesses, les Congolais attendent aussi la désignation du futur Premier ministre, quatre mois après les élections du 30 décembre 2018.

Quitter la version mobile