En Ouganda, la Commission de régulation des médias a ordonné à 13 radios et télévisions de suspendre une quarantaine de journalistes pour leur récente couverture de l’arrestation du chanteur et opposant Bobi Wine, libéré sous caution, vendredi 3 mai. Amnesty International dénonce « une atteinte flagrante à la liberté de la presse ».
Le chanteur et député Bobi Wine dont le vrai nom est Robert Kyagulanyi, a été arrêté en début de semaine, avant d’être libéré sous caution ce vendredi. Face aux récentes attaques contre la liberté de la presse dans le pays, des diplomates d’une quinzaine de pays dont les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont fait part, vendredi, de leurs inquiétudes. Dans un communiqué, ces diplomates s’en disent « très inquiets ». Amnesty International dénonce, de son côté, « une atteinte flagrante à la liberté de la presse ».
Joint par RFI, Abu Lubowa, membre de l’Association ougandaise des journalistes, rappelle que les médias sont libres de couvrir ce qu’ils veulent.
« Je ne vois pas où est le problème. Les médias ont diffusé quelque chose qui se passait vraiment: l’arrestation de Bobi Wine. Ce n’était pas une intox. C’est le rédacteur en chef qui décide des sujets qu’il faut couvrir ou pas. Un rédacteur en chef choisit de faire un sujet en fonction de ses lecteurs ou de ses auditeurs. Les autorités cherchent à intimider les médias et les journalistes. Elles veulent nous faire peur », a-t-il souligné.
« Les journalistes ne se laisseront pas intimider mais les patrons de radios et de télés privées, c’est une autre histoire. Ils craignent déjà de se faire retirer leurs licences. Les autorités pourraient très bien leur faire comprendre qu’il est dans leur intérêt de renvoyer tel ou tel journaliste. C’est de ça dont les journalistes ont peur, c’est de voir les patrons courber l’échine devant la Commission de régulation des médias », a ajouté Abu Lubowa.
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