Après des pluies décevantes en fin d’année dernière, la longue saison des pluies censée commencer en mars est pour l’instant très décevante au Kenya. Les humanitaires tirent déjà la sonnette d’alarme et pointent le risque de famine dans les prochains mois.
Dans le comté de Kiambu, au nord de Nairobi, Faith Nanchala bêche son champ de maïs et de haricots, l’air inquiet. Le niveau de précipitation est très faible et risque de gâcher ses récoltes : « En mars, il a plu trois fois. En avril, une fois seulement. Normalement, mes plants de haricots devraient être beaucoup plus hauts. Mais regardez, ils sont minuscules. Si les pluies ne viennent pas, mes récoltes vont se dessécher et je ne pourrai rien ramasser. Dans ce cas, je devrai partir chercher du travail pour nourrir les enfants. J’en ai trois. Je ferai le ménage dans des maisons, des choses comme ça. »
Plus loin dans un autre champ, Kuya Duati scie une branche desséchée provenant d’un de ses plants de café. La mine grave, il s’attend à une très mauvaise saison. « Quand on manque d’eau, la graine devient faible et la quantité baisse. Et on ne peut pas mettre d’engrais. Au lieu de 100 kg, on récolte 30 kg. J’ai 86 ans. Quand j’étais jeune, il y avait beaucoup de pluies. Ça allait bien dans les années 1950, 1960, 1970. Puis ça a changé lentement à partir des années 1980. Mais je ne peux rien faire. Je peux simplement prier Dieu pour qu’il pleuve. »
Au Kenya, une vingtaine de comtés sur 47 sont en état d’alerte sécheresse. Plus d’un million de personnes sont déjà considérées en situation d’insécurité alimentaire.