Les combats se poursuivent et se sont intensifiés sur les différents axes autour de Tripoli. Des parlementaires de l’ouest ont décidé d’agir. Ils ont organisé une réunion du Parlement à Tripoli. La majorité de ces députés boycottaient jusqu’ici les séances du Parlement basé à Tobrouk, à l’est du pays. Leur réunion, une première, vise à déposséder le maréchal Haftar de la caution légale et politique qui couvre son offensive.
Il y a en Libye depuis des années, deux gouvernements, deux armées, deux banques centrales, deux sociétés nationales de pétrole. Mais il n’y avait jusqu’ici qu’un seul Parlement.
Au risque d’accroitre les divisions du pays, des parlementaires ont tenu ce jeudi une séance à Tripoli pour condamner l’offensive du maréchal Haftar. Ils ont demandé au Conseil présidentiel de nommer un autre chef de l’armée nationale libyenne. Selon la Constitution libyenne, c’est le chef du Parlement qui dirige l’armée. Et certains députés estiment que cette Constitution s’applique toujours.
Une cinquantaine de parlementaires étaient présents, assistés des chefs des tribus et des maires de l’ouest libyen. Pour cette assemblée, le Parlement de Tobrouk et son chef, Akila Saleh, sont sous la coupe du maréchal Khalifa Haftar. « C’est pour cette raison qu’il n’y a aucune raison de tenir cette réunion dans l’est du pays », martèle Sadek Lekhili, chef de la séance.
Une autre réunion est prévue dimanche prochain, avec plus de parlementaires: objectif prononcer la destitution de Khalifa Haftar.
Akila Saleh, le chef du Parlement, a été accusé de bloquer les décisions des parlementaires, par l’envoyé spécial de l’ONU Ghassan Salamé. Quant à Khaled el-Michri, le président du Haut conseil de l’État, il considère que le Parlement n’existe pas d’une manière concrète et que son chef n’a pas le pouvoir pour légiférer.
Il faut un minimum de 94 voix pour légiférer selon la Constitution. L’ouest compte une centaine de voix au Parlement. Akila Saleh a réagi en considérant que cette séance n’était ni légale ni officielle.