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Soudan: les manifestants débutent une nouvelle démonstration de force

Une nouvelle manifestation de grande ampleur se tient ce jeudi 2 mai dans la capitale soudanaise. Les opposants appellent à une marche du million pour faire entendre leurs revendications et maintenir la pression sur le conseil militaire qui dirige le pays.

Ce rassemblement est à l’initiative de l’association des professionnels soudanais (APS), fer-de-lance de la contestation qui a mené à la chute d’Omar el-Béchir le 11 avril.

Les discussions menées jusqu’à présent n’ont permis aucun consensus pour former un conseil susceptible de mener le pays vers de nouvelles élections. L’Union africaine demande désormais que le pouvoir soit transféré aux civils dans les deux mois…

La mobilisation risque donc d’être encore très importante ce jeudi. Les médecins soudanais sont partis à 13 h de l’hôpital central. Les manifestants sont organisés par corporations de métiers, quartiers de Khartoum ou encore régions soudanaises. Chacun de ces groupes se donne rendez-vous dans la ville et défile dans les rues jusqu’au point de ralliement qui est la fameuse place du sit-in, en face du quartier général de l’armée.

L’APS attend près d’un million de manifestants. C’est une estimation au doigt mouillé, mais ce qui est certain c’est que depuis la grande manifestation de jeudi dernier, les militants restent extrêmement motivés. Chaque jour, des cars viennent de toutes les régions du pays pour déposer des Soudanais qui veulent se joindre au mouvement. Un train d’Atbara, ville à 250 kilomètres au nord de Khartoum, à la longue tradition contestataire, est encore arrivé mardi, plein à craquer.

Cette manifestation intervient alors que les relations entre les militaires et la coalition civile se sont tendues cette semaine. Aucun accord n’a été trouvé, ni sur le gouvernement ni sur le comité conjoint de souveraineté qui doit remplacer le Conseil militaire à la tête du pays. Mardi, chaque camp s’est invectivé par conférence de presse interposée. Les militaires ont demandé la réouverture de routes, ponts et voies ferrées bloquées par le sit-in, les manifestants ont rajouté des barricades. Mais cela n’est pas allé plus loin. Les deux camps cherchent sans doute à se faire un peu peur. Dans la foulée, les militaires ont quand même assuré qu’il n’y avait aucun intérêt à utiliser la violence contre le sit-in. Et hier, l’un des leaders de l’opposition, Sadek al-Mahdi, a demandé aux manifestants de ne pas provoquer les militaires en essayant de les priver du rôle positif qu’ils ont joué dans la révolution.

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