Cette nouvelle région malienne à l’extrême-nord, fortement touchée par la guerre et la pression jihadiste depuis 2012, cherche à rouvrir des écoles, fermées depuis des années. Mais pour cela, il faut trouver des instituteurs.
Dans le cercle d’Araouane, les enfants n’ont pas remis les pieds dans une école publique depuis 2012, depuis la montée jihadiste qui a poussé la population hors de la région.
Sept ans plus tard, ce sont les populations locales elles-mêmes qui s’inquiètent de l’avenir de cette jeunesse et qui demandent la réouverture de ces écoles. Mohamed ag Ghissa, est le directeur du centre d’animation pédagogique d’Araouane. C’est lui qui pilote ce projet de réouverture. « Nous avons pris attache avec nos partenaires qui interviennent dans le domaine de l’éducation, en particulier l’Unicef, pour voir comment on peut répondre à cette demande. C’est un droit d’envoyer les enfants à l’école pour qu’ils ne soient pas des exclus de la société », plaide-t-il.
L’objectif est de pouvoir rouvrir dans les plus brefs délais six écoles sur trois cercles de Taoudeni et de trouver une quinzaine d’enseignants volontaires. L’Unicef a déjà débloqué l’argent des salaires. Reste à trouver les candidats en privilégiant leur ancrage local. « On laisse pour le moment le soin aux populations elles-mêmes d’identifier ces personnes parce qu’il y a souvent dans certaines localités la réticence même des communautés à envoyer leurs enfants à l’école. Donc on leur laisse nous faire des propositions. Nous en tant que techniciens, nous allons voir si ces personnes peuvent faire du travail ou pas », explique Mohamed ag Ghissa.
Restera ensuite à l’État malien de prendre le relais pour pérenniser le retour de l’école publique dans ces régions de l’extrême-nord malien, toujours touchées par une forte présence jihadiste.