La Guinée célèbre la fête du Travail. Les deux principales centrales syndicales du pays, l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG) et la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) prévoient de défiler mercredi 1er-Mai sur l’esplanade du palais du Peuple à Conakry. L’an dernier, l’actualité sociale avait été marquée par d’importants mouvements de grèves dans le secteur de l’éducation. En janvier, le Syndicat libre des enseignants chercheurs de Guinée (SLEQG) et le gouvernement ont finalement signé un protocole d’accord, entrainant une suspension de la grève. Après de nombreux délais, la mise à plat des effectifs a finalement débuté pour tenter de débloquer des fonds. Mais l’entente reste fragile.
Le travail de la commission paritaire chargée du recensement et de l’assainissement du fichier des enseignants est terminé à Conakry, il se poursuit actuellement au centre du pays. Le Dr Amadou Bano Barry préside cette commission. « Au terme du travail de cette commission, tous les enseignants fictifs qui sont dans le système, tous les enseignants en situation d’abandon, tous les enseignants qui pour une raison ou une autre ne sont pas à leur poste de travail, on va leur retirer leur argent pour le mettre à la disposition des enseignants. »
Les modalités de répartition seront fixées d’un commun accord avec les partenaires sociaux. À l’origine, le syndicat enseignant SLECG réclamait une augmentation de 8 millions de francs guinéens par mois, soit 770 euros pour les enseignants. Une demande écartée, rappelle l’inspecteur général du travail Alia Camara : « Je pense que de long en large, le gouvernement a donné des raisons qui font que, pour le moment, en tout cas pour les deux prochaines années, il n’était pas en mesure de faire face à la demande du syndicat d’augmenter le salaire de base à huit millions. »
Pourtant, le dialogue social reste fragile et le syndicat SLECG espère toujours faire entendre ses revendications. « De la richesse, il y en a, des possibilités financières il y en a, donc notre combat continue. Si l’État n’arrive pas à changer les conditions salariales des enseignants, nous serons toujours obligés de lancer notre mot d’ordre de grève », juge Aboubacar Soumah, son secrétaire général. Ces revendications « n’ont rien de politique », précise-t-il, mais c’est « la condition pour délivrer un enseignement de qualité aux jeunes Guinéens » selon lui…