Au Togo, il y aura bien des élections locales cette année, elles se dérouleront le 30 juin, a annoncé de la Commission électorale nationale indépendante. Le dernier scrutin de ce genre date de 1987.
À cette occasion, le fichier électoral doit être revisé pendant trois jours du 16 au 18 mai prochains. Les Togolais non inscrits l’année dernière pourront le faire. Ils devront élire 1 527 conseillers municipaux des 117 communes que compte le pays.
Élections repoussées, durcissement du régime
Des dates ont été annoncées à plusieurs reprises, mais les élections ont sans cesse été repoussées. La dernière fois, c’était en 2018. Les élections locales devaient être couplées aux législatives, elles n’ont pas eu lieu depuis trente-deux ans.
En 1992, année où les élections locales devaient être organisées, les troubles politiques sont très importants, l’opposition est réprimée. C’est l’année de la grève générale qui durera huit mois. Et on assiste à un durcissement du régime d’Eyadema.
Dans ce contexte, le pouvoir a palié au plus pressé. En remplacement des maires dont le mandat de cinq ans avait expiré, des délégations spéciales ont été nommées par le chef de l’État. Ces délégations devaient organiser des élections dans les communes mais elles n’auront jamais lieu.
Recensement
L’opposition réagit à cette annonce : une date ferme est certes un élément important. Reste les conditions dans lesquelles ce scrutin va être organisé. Les partis d’oppositions pointent notamment du doigt le risque de fraude mais aussi les défaillances du fichier électoral, qui doit donc être revu.
Mais trois jours pour un recensement, c’est court, pointe-t-on dans les rangs de l’opposition, où l’on craint que ce délai ne pénalise les électeurs d’opposition après le boycott des législatives de décembre dernier.