Alors que le pays combat, depuis près de neuf mois, une nouvelle épidémie du virus qui a fait 900 mort dans l’est du pays, sans parvenir à l’éradiquer, les autorités dela RDC ont annoncé ce week-end la mise en place d’un comité à plusieurs têtes qui doit désormais se charger de la riposte. À son bord, non seulement le ministre de la Santé, mais aussi les ministères de la Défense, de l’Intérieur, des Finances et des Affaires humanitaires.
Cette approche multidisciplinaire devrait améliorer la lutte contre la maladie car « Le problème ce n’est pas tellement médical, c’est un problème plutôt socio-culturel », selon le docteur Jean-Jacques Muyembe, spécialiste du virus Ebola qui dirige la riposte et que nous avons joint au téléphone.
Cette approche transversale sécurisera l’action des équipes médicales sur le terraian. « Ce que nous voulons avant tout c’est, avoir un maximum de sécurité sur le terrain, de sorte que les équipes peuvent atteindre les contacts des contacts qui sont dans des (endroits) parfois dangereux. Et si nous avons cette sécurité, on peut améliorer notre action ».
Les communautés doivent aussi apporter leur soutien au travail des équipes médicales. Il faut pour cela les mettre en confiance.« Le grand problème, maintenant, c’est l’engagement communautaire. Que la population accepte les mesures de riposte et participe à la riposte. Ce que nous voulons maintenant c’est qu’elle soit menée par la population locale, au lieu que ce soit par ce qu’ils appellent les « étrangers ». Les étrangers ce n’est pas seulement ceux qui viennent d’autres pays, mais même les Kinois, ceux qui viennent de Kinshasa, qui ne parlent pas la langue swahili, etc. Ils son considérés comme des étrangers ».
Avec cette nouvelle approche, le docteur Jean-Jacques Muyembe se déclare optimiste. « Avec la nouvelle stratégie que nous avons développée, nous pouvons, dans trois-quatre mois, terminer l’épidémie ».
L’épidémie de la fièvre hémorragique Ebola a fait 900 morts depuis août dans l’est de la République démocratique du Congo où l’insécurité et les résistances entravent la riposte, selon un dernier décompte des autorités sanitaires.
Depuis le début de l’épidémie, « le cumul des cas est de 1.396, dont 1.330 confirmés et 66 probables. Au total, il y a eu 900 décès » au 25 avril, indique le ministère de la Santé dans son bulletin sur la situation épidémiologique daté du vendredi 26 avril. Selon cette même source, 394 personnes ont été guéries d’Ebola tandis que 260 cas suspects sont « en cours d’investigation ».