Des frappes aériennes menées dimanche soir sur des quartiers de Tripoli ont fait quatre morts et 37 blessés, a annoncé lundi le ministre de la Santé du Gouvernement d’union nationale (GNA) en Libye, qui attribue ces raids aux forces de Khalifa Haftar. Mais dans la capitale libyenne, une minorité de civils à Tripoli soutient l’offensive du maréchal.
Une vidéo montre un missile largué la nuit par un drone qui tombe sur une position militaire à Tripoli. Quand il explose, en entend un groupe de jeunes qui applaudissent et montrent leur joie aux cris d’« Allah Akbar ».
A Tripoli, il n y a pas que des sympathisants des milices fidèles au Gouvernement d’union national (GNA) soutenu par la communauté internationale. Il y a aussi une minorité excédée par le chaos, qui réclame une vraie armée libyenne unifiée pour la capitale.
A l’intérieur de cette minorité, certains s’enthousiasment pour le maréchal Haftar. D’autres refusent qu’un militaire dirige le pays après Kadhafi.
Tous ceux qui refusent la mainmise des milices sur la capitale ont peur de se prononcer. « On est tous sur écoute », confie une personne contactée.
Une source proche de l’ancien régime au Caire affirme que tous les sympathisants de l’ancien régime à Tripoli sont pro-Khalifa Haftar.
Le 9 avril dernier, Fayez el-Sarraj a ordonné d’arrêter « les cellules dormantes à Tripoli et de les présenter à la justice », sans plus de précisions.
À Tunis, ce week-end, Fathi Bachaga, le ministre de l’Intérieur libyen aurait demandé aux Tunisiens de lui livrer les activistes sympathisants de l’Armée nationale libyenne (ANL). Ils menacent, selon lui, « la sécurité nationale ».
Intensification des raids aériens
Sur le terrain, les combats se sont intensifiés ces dernières heures à la porte de la capitale alors que l’aviation de Khalifa Haftar et celle du Gouvernement d’union nationale ont multiplié les frappes. L’ANL a visé des positions et des dépôts d’armes à Tripoli. Elle a également ciblé pour la première fois Misrata. Des avions partis de la base militaire de Misrata ont aussi frappé les positions de l’ANL dans la ville de Gheryane, à l’ouest de Tripoli.