Au Bénin, les bureaux de vote ouvrent ce dimanche matin à 7h (locale) pour des élections législatives sans opposition. Seuls les partis acquis au président Patrice Talon ont été autorisés à concourir. Les opposants appellent au boycott, mais le pouvoir assure que le scrutin se déroulera dans le calme.
Ce dimanche matin, à Porto Novo, les membres des bureaux de vote sont encore en train d’aménager les salles de classe. Ils sont arrivés vers 6h30, ici, avec des urnes et des isoloirs, sous escorte policière, ce qui n’est pas le cas d’ordinaire au Bénin. La cour de l’école est quasiment déserte, même pas une dizaine d’électeurs pour le moment, alors que d’habitude les files d’attente sont déjà formées à l’ouverture des bureaux de vote.
Même constat à Cotonou où, un peu avant l’ouverture du bureau de vote, on procédait encore à l’installation du matériel électoral. Une dizaine d’électeurs étaient dans la cour avant 7 heures, patientant avant l’ouveture du bureau et le premier à avoir voté est le chef du quartier.
A Porto Novo, en ville le dispositif des forces de l’ordre est discret, mais il est renforcé au niveau du pont, à l’entrée de la ville et au niveau de l’Assemblée nationale. Tout semble calme mais les réseaux sociaux ne fonctionnent pas selon certaines sources.
L’enjeu sera la participation
Plusieurs habitants ont affirmé qu’il n’était pas question pour eux d’aller voter. Ce serait cautionner, disent-ils, des élections qui n’en sont pas. « A quoi ça sert ? On connaît déjà le résultat ! Patrice Talon aura les 83 députés », ironise par exemple un jeune homme qui se demande s’il y aura des violences aujourd’hui. Il y a beaucoup de mécontentes, beaucoup de frustration, explique-t-il.
Un autre jeune homme se déclare aussi inquiet pour l’avenir du pays. Dans tous les cas, le Parlement sera monocolore. Où allons-nous être emmenés encore, en démocratie ? se demande-il.
L’indication que tous attendent c’est le chiffre de la participation. Après avoir espéré vainement une opération de repêchage pour participer aux élections, l’opposition, toutes tendances confondues, a lancé un appel au boycott.