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Le Bénin aux urnes pour des législatives sans opposition

Les 5,4 millions de Béninois appelés aux urnes ce dimanche 28 avril pour les législatives n’auront le choix qu’entre deux partis parrainés par le chef de l’État Patrice Talon. Toutes les listes de l’opposition ont en effet été invalidées. Une situation inédite dans un pays considéré comme une démocratie exemplaire.

Quelle que soit l’issue du vote, le président Patrice Talon pourra compter sur le soutien des 83 députés de l’Assemblée nationale. Entre les deux partis dont il est le parrain, le Bloc républicain et l’Union progressiste – « les frères siamois », comme les appellent de nombreux Béninois –, les électeurs vont tout de même devoir choisir. Du moins pour ceux qui se rendent aux urnes.

L’opposition, qui n’a pas obtenu le report du scrutin, appelle au boycott de ces législatives et promet une abstention record. La participation est donc l’un des deux enjeux du scrutin.

Quant au déroulement à proprement parler du vote, c’est l’incertitude qui prévaut. Y aura-t-il des troubles aux abords des bureaux de vote ? Des violences organisées par des militants qui ne cachent plus leurs frustrations et leur colère ? Tout est possible, car jamais depuis l’instauration du multipartisme en 1990, une élection n’a en tout cas généré autant de tensions.

Vendredi et samedi, des incidents ont été signalés à Tchaourou, le village natal de l’ex-président Boni Yayi où du matériel électoral a été brûlé. Et, signe de la tension perceptible, on a vu des chars circuler à Cotonou et Porto Novo.

Du côté du pouvoir, on assure pourtant que le processus s’est déroulé conformément à la loi, qu’un dispositif de sécurité est mis en place. Les fauteurs de troubles feront face à la rigueur de la loi. Le tribunal de première instance de Cotonou assure en ce jour d’élection une permanence pour juger en comparution immédiate. « Il n’y aura pas de chaos », promet-on.

« Un parlement monocolore, c’est indigne de notre démocratie, déclare un opposant. Des tensions en période électorale, nous en avons connu mais nous parvenions toujours à trouver des solutions. Le Bénin avait au moins ça. Aujourd’hui, c’est l’impasse », regrette-t-il.

Les 14 000 bureaux de vote doivent fermer à 16 h heure locale.

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