Les six têtes de file de la coalition d’opposition congolaise Lamuka ont tenu leurs assises politiques près de Bruxelles ces 26 et 27 avril. Les membres de Lamuka ont décidé de transformer leur coalition en plate-forme politique plus conventionnelle.
Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Bénazet
Autour de Martin Fayulu, considéré par la coalition comme le véritable vainqueur de l’élection présidentielle du 30 décembre, étaient présents à Braine-l’Alleud, aux portes de Bruxelles, Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi, ainsi qu’Adolphe Muzito, Antipas Mbusa et Freddy Matungulu.
Il aura fallu deux jours de négociations intenses aux six membres de Lamuka pour s’accorder sur la stratégie à adopter face à la situation politique en RDC : continuer à contester le résultat des élections en restant en résistance ou bien entamer une activité politique au sein des institutions congolaises. Ils ont finalement choisi cette formule, décrite par certains ici comme une forme d’opposition républicaine, constructive ou plus classique, selon les versions.
« Félix Tshisekedi n’a pas été élu par le peuple congolais. On ne peut pas trahir le peuple. Nous sommes au Parlement parce que nous avons décidé de ne pas abandonner ce peuple, de ne pas abandonner les institutions. Nous ne sommes pas dans l’opposition et je ne suis pas dans l’opposition à Félix Tshisekedi. Je suis le président élu », déclare Martin Fayulu.
Les députés des six partis de Lamuka au Parlement de Kinshasa devraient donc adopter une ligne commune selon l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito. « Nous voterons non pour ce qui est mauvais et nous nous abstiendrons pour ce qui sera bon de la part du pouvoir et de la majorité parlementaire. Nous sortirons quand c’est vraiment contre le peuple », détaille-t-il.
Les membres de Lamuka ont en particulier réaffirmé leur unité sans faille et décidé que leur coalition aurait désormais une présidence tournante. La première présidence trimestrielle sera assurée par l’ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi.