Le passage jeudi 25 avril du cyclone Kenneth a fait au moins un mort et provoqué d’importants dégâts, même s’il s’est révélé moins violent qu’Idai qui a frappé le pays en mars. Il s’agit d’un cyclone de catégorie 3, avec des vents de 160 km/h, alors qu’Idai était de catégorie 4 avec des vents encore plus violents. Mais les pluies font plus de dégâts que les vents. Et elles s’annoncent importantes dans les jours qui viennent.
Le puissant cyclone tropical Kenneth a causé d’importants dégâts dans l’extrême-nord du Mozambique, où il a détruit de nombreuses habitations, arraché des arbres et pylônes et tué au moins une personne, selon le premier bilan vendredi des autorités. Moins de six semaines après le passage dévastateur de la tempête Idai sur le centre du pays, Kenneth a noyé jeudi après-midi la province du Cabo Delgado, le long de la frontière avec la Tanzanie, sous un déluge d’eau et de vent.
Le cyclone a touché la côte avec une extrême violence, supérieure à celle avec laquelle Idai avait noyé Beira le 14 mars selon Météo-France, avec des rafales de vent de 280 km/h et un cumul de pluies de 100 à 150 mm d’eau en vingt-quatre heures.
L’interruption des communications entre la zone affectée et le reste du pays rendait vendredi tout bilan très aléatoire. Une personne a été tuée par la chute d’un cocotier à Pemba, la principale ville du nord et capitale de la province du Cabo Delgado, a succinctement rapporté Antonio Beleza, de l’Institut mozambicain de gestion des situations d’urgence (INGC).
Vendredi, Kenneth a poursuivi sa course dans les terres, mais avec des vents beaucoup moins violents (70 km/h maximum), selon l’Institut national de météorologie qui a rétrogradé le cyclone en dépression tropicale.
■ « Il faut s’attendre à des cas de choléra et de paludisme »
Joint par RFI, Matthew Carter, porte-parole de la Fédération de la Croix-Rouge à Nampula, au Mozambique, fait le point sur les secours.
« À l’heure actuelle, les équipes de la Croix-Rouge cherchent encore à arriver sur place pour évaluer les besoins. Nous sommes très préoccupés par le sort de centaines de milliers de personnes qui vivent dans le Nord, des gens très pauvres qui habitent des maisons de bric et de broc dans des zones inondables, d’autant plus d’importantes pluies sont prévues. Tout porte à croire qu’il faudra, en priorité, leur trouver des abris. Les images qui nous parviennent nous font déjà voir des maisons détruites ou abîmées, des arbres arrachés. Et comme les pluies s’annoncent importantes au cours des prochaines 72 heures, il faut s’attendre à des inondations et à une recrudescence des cas de choléra et de paludisme. »