Le centre de détention de Qasr Bin Gashir, dans lequel 700 personnes étaient enfermées, a été attaqué le 23 avril, rapporte Médecins sans frontières. Des hommes armés, non identifiés, ont tiré dans la foule, faisant plusieurs morts et une douzaine de blessés.
Ils étaient 700, hommes, femmes et enfants, enfermés dans le centre de détention de Qasr Bin Gashir au moment de l’attaque. Les photos qu’ils ont pu envoyer de leurs téléphones montrent des blessures profondes, probablement infligées par des armes à feu. Dans les vidéos qu’ils ont transmises, on peut entendre des détonations et des hurlements de terreur.
Des témoins ont raconté l’irruption d’hommes armés, qui ont tiré à l’aveugle sur les réfugiés et les migrants massés dans ce hangar surpeuplé. « Imaginez tout simplement la situation d’entendre le son des combats, de ne pas voir ce qu’il se passe, de ne pas pouvoir vous mettre à l’abri. Et ça, c’est l’expérience des migrants et des réfugiés dans les centres de détention à Tripoli, aujourd’hui », alerte Hassiba Hadj-Sahraoui, de MSF.
Des migrants « extrêmement vulnérables »
Médecins sans frontières indique que ces personnes ont pu être transférées par les ONG vers le centre de détention de Zawiya entre mercredi 24 et jeudi 25. Mais, « même si elles ne se trouvent plus à proximité directe des combats, elles restent en détention, dans un environnement dangereux et inhumain », déplore l’ONG, qui demande l’évacuation immédiate des quelque 3 000 migrants et réfugiés détenus à Tripoli.
D’autant que déplacer les réfugiés « d’un centre de détention vers un autre ça ne marche pas », explique Hassiba Hadj-Sahraoui. Dans certains centres, les gardes ont ainsi « abandonné complètement le centre de détention, parfois avec les détenus toujours enfermés ». Et ce, alors que les migrants subissent « des problèmes d’approvisionnement en nourriture, en médicaments et en eau » et qu’ils n’ont accès à aucun réseau familial ou amical, ce qui les rend « extrêmement vulnérables ».
Le centre qui a été pris pour cible se situe dans une zone tombée sous le contrôle des forces du maréchal Haftar. Mais ni l’identité des assaillants ni leurs motivations ne sont pour l’instant connues. Et de toute façon, la priorité de MSF c’est de s’assurer « que les personnes blessées ont accès aux meilleurs soins de santé possible et qu’elles récupèrent de leur expérience ».