En Algérie, la série d’arrestations et d’enquêtes concernant les milieux d’affaires se poursuit. Cette fois-ci, c’est l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, qui est concerné. La justice algérienne relance une enquête, close en 2016, sur un vaste scandale de corruption lié à la société nationale Sonatrach.
Cette fois, ce n’est pas un chef d’entreprise, mais un ancien ministre, grande figure du régime Bouteflika, qui est dans le collimateur de la justice algérienne. Chakib Khelil a été pendant dix années, entre novembre 1999 et mai 2010, ministre de l’Énergie. Il avait été contraint à la démission après des accusations de malversations financières liées au géant national du gaz, la Sonatrach.
Chakib Khelil était accusé d’avoir reçu des commissions de la part de plusieurs entreprises étrangères et notamment, d’une filiale de l’Italienne ENI, en échange de l’octroi de contrats en Algérie. L’enquête avait duré quatre ans, mobilisé les services de renseignements de plusieurs pays et même de la CIA. En 2013, un mandat d’arrêt international avait été émis contre l’ancien ministre, qui s’était réfugié aux États-Unis. En 2016, Chabib Khelil avait finalement pu rentrer en Algérie, à la faveur d’un surprenant non-lieu.
Vaste purge
Désormais, trois ans plus tard, la Cour suprême algérienne relance donc l’enquête. La Cour a indiqué s’intéresser à des mouvements financiers suspects « de et vers l’Algérie », et à « des contrats de la Sonatrach avec deux entreprises étrangères ». Sans davantage de précisions.
Cette enquête est rouverte dans un contexte de vaste purge initiée dans les milieux d’affaires depuis la démission de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, au début du mois. Cela survient aussi au lendemain du limogeage du patron de la Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, réputé proche de Chabib Khelil, mais qui n’était pas en poste au moment où ce dernier était ministre.