Les forces armées du gouvernement de Tripoli, reconnu par la communauté internationale, ont fait reculer, mardi, les troupes de Khalifa Haftar de plusieurs dizaines de kilomètres sur le front sud-ouest. Les regards se tournent maintenant sur l’autre importante zone de combat qui se déroule au sud-est. En attendant une offensive d’envergure, attendue dans les prochains jours, voire les prochaines heures de la part des deux camps pour forcer leur destin, les combattants fidèles à Tripoli tiennent leur position malgré les difficultés. Reportage.
Houssein Mansouri veut à tout prix déloger le sniper qui se situe pourtant à plus d’un kilomètre : « Le sniper qui vient de nous tirer dessus est dans ce building. Je l’ai vu, mais il y a une famille à l’intérieure, je ne peux pas viser. »
Au-delà de l’immeuble en question, c’est le carrefour qui fait la jonction entre Ayn Zara et Wadi al-rabi qui est en jeu. Qui le détient a le contrôle de l’accès sud-est de Tripoli. La présence de civiles dans la zone empêche l’utilisation d’armes lourdes.
Pourtant Houssein Mansouri, comme ses camarades des unités pro-gouvernement de Tripoli, aimerait en finir au plus vite, craignant la puissance de feu de l’ennemi. « Haftar possède des tanks modernes, dit-il, des T72 et T92, des missiles Grads, des avions, des hélicoptères… Il utilise des armes modernes que je n’avais vues que dans les films d’action. »
Surtout, ces combattants s’insurgent d’être assimilés à des terroristes. « Haftar prétend qu’il veut combattre les terroristes. Je le combats. Est-ce que je ressemble à un terroriste ? » Mouath Cherif est venu au front malgré sa jambe droite amputée alors qu’il combattait l’État islamique à Syrte en 2016.