Au Sénégal, le président Macky Sall n’a toujours pas communiqué sur son projet de réforme constitutionnelle qui doit être voté par l’Assemblée nationale, et qui va entraîner la suppression du poste de Premier ministre. La présidence multiplie par contre les annonces pour dénoncer le train de vie de l’État. En 2012 déjà, Macky Sall avait annoncé qu’il lutterait contre la gabegie au sein de l’administration. C’est à nouveau à l’entame de son quinquennat son objectif prioritaire.
C’est le journal d’État, Le Soleil, qui sort toutes ces informations sensibles, issues visiblement de différents rapports confidentiels qui sont à la disposition de la présidence. En quatre pages, le quotidien évoque tous les abus, les dérives.
Les 20 000 véhicules achetés en 20 ans par exemple, à plus de 35 000 euros pièce et qui ont une durée de vie de 3 ans, contre 15 pour une auto privée. Explication : ces véhicules administratifs sont « cannibalisés » pour équiper des voitures privées.
Concernant les frais d’essence, le journal écrit que « l’abus est la règle » et dénonce l’impossible traçage des frais, notamment pour l’eau, l’électricité et les téléphones. « Il est impossible d’avoir une idée précise du parc de téléphones, car les factures sont globalisées », indique le journal d’État qui poursuit : « c’est une énorme bamboula orchestrée par des agents et des citoyens qui profitent du système ».
Macky Sall veut visiblement appliquer dans les administrations et les ministères ce qu’il a fait à la présidence ou notamment près de 350 lignes téléphoniques portables ont été suspendues. Le chef de l’État dénonce donc des abus multiples, anciens, visiblement connus et qui ont clairement perduré durant son premier mandat.