Le Cameroun dénonce la récente résolution du Parlement européen, qui appelle à la libération de l’opposant Maurice Kamto, entre autres choses. Dans une déclaration, le gouvernement exprime son indignation face à un texte qualifié de « kyrielle de contre-vérités ». Le Parlement de Strasbourg a adopté, la semaine dernière, une résolution sur le Cameroun qui met les forces de sécurité et les séparatistes armés sur le même pied d’égalité pour les exactions commises dans les régions anglophones.
C’est une résolution en 13 points qui a provoqué la colère à Yaoundé. Dans un texte très critique, les parlementaires européens avaient dénoncé l’intimidation des militants politiques, l’interdiction des manifestations, le recours aux tribunaux militaires pour juger des civils et une « culture de l’impunité » entre autres.
En ce qui concerne les régions anglophones, la résolution avait reproché aux deux parties leur manque de volonté à s’engager dans des pourparlers de paix. Elle avait appelé l’Union européenne à utiliser les leviers de l’aide au développement pour faire avancer la cause des droits de l’homme.
Les parlementaires européens avaient exhorté, par ailleurs, le régime camerounais à bâtir « une véritable démocratie représentative ». Yaoundé a rejeté, lundi, la résolution européenne, notamment les affirmations visant les forces de sécurité. « Nos forces républicaines, soutient le gouvernement, ne sauraient à la fois venir à la rescousse des populations et en être des bourreaux cyniques. »
Dans une déclaration de 19 pages, il justifie l’arrestation de Maurice Kamto, assurant que sa détention provisoire n’a rien d’arbitraire.
Le gouvernement se dit ouvert aux critiques constructives, d’où qu’elles viennent, mais rejette, affirme-t-il, « les injonctions sur fond de chantage à peine voilé. »