En Algérie, le PDG de Sonatrach, Abdelmounen Ould Kaddour, l’entreprise pétrolière nationale, a été limogé ce mardi. C’est ce qu’a annoncé la télévision nationale sans donner d’explications. Mais ce changement à la tête d’une entreprise cruciale pour l’Algérie intervient dans un contexte de multiplication des enquêtes pour corruption.
En 2007, il avait été condamné par un tribunal militaire dans une affaire d’espionnage. Abdelmoumen Ould Kaddour a pourtant pris la tête de Sonatrach, l’entreprise pétrolière nationale il y a 2 ans. Sonatrach, c’est « la » source de revenu de l’État algérien, qui rapporte 60% du budget. Quelque 120 000 employés, plus de 150 filiales, c’est aussi le plus gros groupe pétrolier d’Afrique.
Abdelmoumen Ould Kaddour, 68 ans, a été limogé par la présidence ce 23 avril. Il a été remplacé par un autre haut-fonctionnaire de Sonatrach Rachid Hachichi, dans un contexte très particulier.
Le chef d’état-major Ahmed Gaid Salah avait demandé l’accélération des procédures judiciaires en cours dans des affaires de corruption. De grands hommes d’affaires ont été arrêtés et incarcérés ces derniers jours.
Mais la Sonatrach était également au cœur de grandes négociations liées à l’exploitation du gaz de schiste. Des négociations avec l’entreprise américaine ExxonMobil, qui avait, selon la presse, suspendu ses discussions au mois de mars du fait du mouvement de protestation, les Américains craignant que le PDG de Sonatrach quitte son poste.